lundi 26 juillet 2010

anatomies comparées, exposition à l'atelier de la gare, Locminé (56)





Quoi ?

Des ciseaux, voire même un ou deux scalpels, de la colle PH neutre, des papiers plutôt anciens. Pourquoi ces papiers-là ? Pour le plaisir, voyons, d’un toucher moins glacé, d’une encre qui ne se répand pas et peut-être aussi pour dépayser le regard, pour l’étrangeté familière que le temps a ajouté, la patine. Peut-être encore parce que le quotidien brouille le regard et qu’avec un peu de recul on y voit mieux. Les motifs, femmes, arbres, machines et insectes, mélangeront leurs anatomies.

La boîte prolonge l’espace plus commun, bidimensionnel du collage papier. Mais elle demeure une variation du collage.




Qui ?

Laure Missir écrit sur des peintres, pour des poètes, pour elle, à ses enfants, à ses amis, des articles, des livres, des listes de courses, pleins de poèmes, des lettres, des cartes… Quand c’est possible les mots s’accompagnent d’images, parce que c’est plus clair, parce que c’est beau, parce que quand les mots viennent à manquer c’est pratique et puis aussi pour faire plaisir.


Comment ?

Des images toutes faites comme s’il en pleuvait, des images répétées sur les murs, sur les écrans de télévision, de cinéma, du tout cuit. Le message varie peu « achetez-moi », « voyez comme je suis belle »… C’est aujourd’hui notre réel, notre présent. Pourquoi ne pas l’apprivoiser lors d’une leçon d’anatomie : décomposer des éléments de ces images en catalogues, revues ou journaux publicitaires, les recomposer dans l’ordre du désir, de la colère ou du jeu pour comprendre comment nous parlent les images… Créer à partir de ce qui l’est déjà pour trouver son propre langage.

Où ?

Jeux de pistes : qu’est-ce qu’une exposition ? Accrochage simple ou dialogue des images ? Quelles sont les possibilités du regardeur ? Et le lieu, comment les murs s’accommodent-ils de ce qu’ils portent ? Qu’en pensent-ils ?

Quand ?

L’histoire du collage est celle de la modernité, du cubisme à aujourd’hui. Il a été magnifiquement contestataire avec le cubisme, dada ou le surréalisme. On pense à l’engagement politique de John Heartfield, à l’imagination féroce et iconoclaste de Jacques Prévert. Il a été somptueusement narratif avec Max Erst, onirique avec Matisse…

Le collage est une métaphore continue en cela il éclaire le fonctionnement de la langue quand elle cherche au-delà de la dénotation pragmatique à exprimer les nuances de la pensée et de la sensibilité et de nombreuses voies d’échange mènent de l’image plastique aux images que des mots collés ensemble.

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