lundi 26 juillet 2010

archives 2009, outrages de dames

L’œuf du papillon

Les collages de Marie-Laure Missir racontent encore une fois l’histoire d’il était une fois. On la connaît : il était une fois une plume qui se fit un plumage, une plume à la colle qui fit un beau mariage. Le prince était une princesse – énigme fraîche. Il était une fois s’envolaient de ses doigts des vautours et des papillons. Les vautours tournaient plus longtemps dans l’air noir. Les périscopes ne les perdaient pas de l’œil, ni les kaléidoscopes où ils achevaient leur vol. Des femmes nues, des Odiles et des odalisques, tournaient sur la broche du regard, les forêts poussaient sous la mer, elles grésillaient doucement, comme la pluie sur les rousses, et tout ce que les était une fois enfants devaient apprendre, ils l’apprenaient, d’abord l’histoire des doigts de Marie-Laure, dont j’ai déjà parlé, et de leurs rubans sur l’ongle quand ils effleurent les images qui sont là où ils se trouvent : au fond bleu des curiosités tranquilles, des curiosités folles et des sciences naturelles. Dans l’œuf du papillon dormait l’œuf du vautour, dans le foie du papillon bat le foie du vautour. Si vous passez par la source il était une fois, ne vous attardez pas, continuez. La dernière, la dernière – la dernière restera.

par Pierre Peuchmaurd, publié dans Le Batiscaphe, juin 2009


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